Comprendre ses réactions en situation dangereuse : les 4 F

Pourquoi la victime ne se défend pas face à son agresseur ? Pourquoi vous vous taisez face à un individu agressif et insultant ? Pourquoi certaines situations vous laissent sans réaction ? Connaissez-vous les 4F faisant partie des « trauma responses » ?

Les 4 F dans le trauma

Freeze, Flight, Fight. Il y a de fortes chances que vous connaissiez déjà ces 3 F en anglais. Faisons quand même un rappel. Freeze désigne ces moments où votre corps se « freeze », s’interrompt, ne bouge plus, se fige face à la menace. Dans le cas du flight, c’est la fuite qui est choisie pour répondre à la situation dangereuse. Et fight… Consiste à se battre.

Mais il nous manque un F, que j’ai découvert il y a quelques jours, grâce à la communauté autiste de Twitter (merci à vous !). Ce F représente la Fawn response. Cette fawn response désigne toutes les actions mises en place pour plaire à l’agresseur. Mais pourquoi chercher à plaire à la personne qui nous fait passer un sale moment ? Dans l’espoir qu’il trouve sa proie sympathique et n’ait plus envie de la malmener !

Des réponses normales

Il y a très longtemps, l’humanité vivait dans un environnement très hostile. L’être humain devait chasser pour survivre, cueillir, s’abriter dans des grottes. Face à un carnivore, quel choix notre humain avait-il pour survivre ? Combattre ? Pas évident selon le carnivore… Surtout s’il n’a pas les copains à côtés et des armes sous la main. Fuir ? À condition de courir plus vite que le carnivore ! En plus, l’animal est « programmé » par l’instinct pour courir après ses proies. Freeze ? Il y a de fortes chances que le carnivore croit que sa proie soit morte et qu’il s’en désintéresse.

Reprenons nos anciens humains. Face à un troupeau de mammouths, ces humains ont tout intérêt à chasser, se battre contre ces mammouths, afin d’avoir de la nourriture et de quoi faire des outils.

Aujourd’hui nous ne chassons plus le mammouth et avons moins de risques de croiser un carnivore sur le chemin du supermarché. En revanche, ces 4F sont toujours enregistrés dans notre cerveau. Nous sommes toujours programmés pour avoir ces 4 types de réponses en face d’une situation dangereuse. Notre cerveau change beaucoup moins vite que notre environnement ! C’est pour ça que nous sommes coincés dans des réponses étrange. Néanmoins, ces réactions peuvent tout de même avoir une utilité. Fuir un danger peut se révéler approprié, par exemple. L’idéal serait de déclencher la bonne réponse face à la situation mais ce n’est pas toujours possible.

Le bon F au bon moment ?

Je me souviens de ces témoignages de victimes et témoins au coeur d’un attentat. Il y a des gens qui restent totalement figés en plein milieu du chaos. Comme si leur esprit, face à l’horreur de la situation, avait quitté la salle de contrôle et laissé la personne « vide ». Ces personnes se retrouvent dissociées, « absentes ». Alors forcément, dans une situation où il faudrait fuir et se mettre en sécurité, ce n’est pas très pratique…

Mais c’est comme ça. C’est la vie. Un F se déclenche et à part suivre… Nous ne pouvons pas faire grand-chose… Et les victimes culpabilisent ensuite pour leur absence de défense, ou leur trop faible protestation… Alors que c’est le freeze qui s’est déclenché ! Dissociation qui est bien utile, au passage, pour moins ressentir la douleur et la panique.

La fawn response : inconnue du trauma

C’était quelque chose que je ne connaissais pas et qu’il est pourtant important de connaître. La fawn response, cette habitude de vouloir plaire aux gens pour limiter leur agressivité. Elle peut être allumée de temps en temps à cause d’un déclencheur particulier. Le bouton déclenchant la réponse peut aussi se trouver tout le temps enfoncé…

Ces personnes fonctionnant tout le temps sur cette réponse sont des gens chaleureux, encourageants, qui disent tout le temps « oui » aux autres et finissent par se sacrifier pour le bien-être des autres. « Autres » qui peuvent être tentés d’en abuser… Combien de relations toxiques se basent sur ce bouton tout le temps enfoncé ? Combien de manipulateurs arrivent à appuyer sur ce bouton spécifiquement ?

Quand ces mécanismes normaux s’emballent dans le trauma

Ces 4F sont normaux. Et pourtant, il y a des cas où ces mécanismes déraillent sérieusement.

Ces réponses peuvent se déclencher sans raison apparente. Pourquoi chercher un moyen de fuir lors d’une discussion entre amis ? Pourquoi « freezer » à cause du bruit pétaradant de ces foutues motos débridées qui paradent en été ?

Et pire encore, quel enfer quand ces mécanismes sont enclenchés en permanence ! Comme si l’alarme informant d’un danger mortel ne s’éteignait jamais.

C’est souvent l’enfer que vivent les personnes souffrant d’un traumatisme. Une fois confronté à un événement violent, soudain, pour lequel la personne n’est pas préparée et la confrontant à sa mort potentielle, les 4F peuvent dérailler. Avec un peu de chance ils peuvent revenir à la normal tout seul, tranquillement. Ou rester bloqués.

C’est aussi ce que vivent les personnes souffrant de traumatismes répétés. La même chose que le paragraphe d’avant, mais avec plusieurs confrontations.

Et c’est pareil pour tous ces adultes qui ont dû supporter des parents toxiques. Adultes qui, enfants, ont été jeté dans le monde sans filet de sécurité suffisamment solide sur lequel s’appuyer, ni tuteur pour grandir sereinement.

Je vais m’arrêter là avant de vous faire une dissertation de trente pages, mais je vais écrire d’autres articles sur le trauma. Il me semblait néanmoins très important de vous parler de la fawn response parce que je viens d’en entendre parler. Vous la connaissiez celle-là ? Je trouve beaucoup de ressources en anglais. Souhaitez-vous que je demande aux auteurs si je peux traduire leurs ressources en français ?


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2 idées sur “Comprendre ses réactions en situation dangereuse : les 4 F

  1. Bonjour,
    sur un autre site (vétérinaire), il est question de la fool response, qui correspond peut-être à une vision plus animale de réponse au stress. Je pense notamment au parent qui attire le prédateur loin du nid en mimant l’animal blessé. Je suppose que la réponse de flatterie fait soit partie de cette réponse, soit pourrait être classé dans une catégorie à part.

    1. Bonjour 🙂 C’est possible oui. À étudier, il doit bien y avoir des études à ce sujet. Merci pour cette piste 🙂

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