Le handicap est déjà compliqué à gérer dans une société qui n’est pas adaptée, mais c’est encore pire quand on se refuse des adaptations à cause de validisme internalisé…
Le validisme et les adaptations
Ne pas être handicapé, ne pas être malade, ou pire encore « fou » confère apparemment une supériorité morale d’une partie de la population (les gens normaux) sur une autre partie de la population (les gens pas normaux).
Et, apparemment, les gens bizarres, avec une incapacité, une différence, doivent être réparés pour rentrer dans le moule de la normalité.
Peut-être que ces personnes ont une marge de manœuvre qui leur permettra de « progresser » un peu dans l’adaptation. Mais au bout d’un moment, ces personnes ne pourront plus s’adapter.
Il y a des gens qui ne peuvent pas s’adapter à l’environnement actuel.
Je pense même personnellement que cet environnement est délétère pour tout le monde, handicap ou non, mais c’est un autre sujet…
Et il y a des gens qui se suradaptent, qui deviennent des caméléons et se perfectionnent à tel point qu’ils en oublient leur couleur initiale.
Mais tout ça, ces tentatives d’adaptation, de non-adaptation, de suradaptation… Ça a un prix. Beaucoup trop élevé. Et plus ce prix est payé, moins l’adaptation sera possible.
Le refus des adaptations à cause du validisme internalisé
Dans le cas d’hypersensibilité sensorielle par exemple, au bruit, à la lumière… Il y a des aides. Comme des bouchons d’oreilles, des lunettes de soleil…
Ces aides peuvent être moins couteuses en énergie pour les personnes qui en ont besoin, selon leur niveau de sensibilité. (Il faut pouvoir supporter les bouchons d’oreille par exemple). Ces solutions peuvent aider ces personnes à préserver leur énergie physique et mentale.
Encore faut-il s’autoriser à y accéder et pouvoir le faire.
Et c’est compliqué pour quelqu’un qui a entendu toute sa vie qu’il suffit de faire un effort, de s’habituer. Tout le monde est gêné par le soleil n’est-ce pas ? Personne ne se couvre les oreilles quand il y a des bruits trop fort, donc le bruit trop fort n’est pas gênant…
Puis utiliser ces aides, c’est prendre le risque de se faire remarquer, de rendre visible à tous sa différence, et de se prendre des remarques. Parce que apparemment ce n’est pas poli de suivre une conversation avec un casque antibruit. Et avoir des lunettes de soleil tout le temps, même au travail, ne donne pas une bonne image. Apparemment.
Toutes ces remarques qui vont finir par être internalisée par la personne handicapée… Qui finira par s’auto-refuser ces aides.
Généralisons les adaptations dans notre environnement
Parce qu’il y a des gens qui en ont besoin et qu’elles devraient être accessible partout.
Nous n’avons pas les marteaux piqueurs pour transformer l’environnement et mettre des rampes partout. (Mais on peut noyer les boîtes mails des hommes politiques pour demander tout ça…)
En revanche on a la capacité immédiate et facile de ne pas aller embêter les gens qui ont besoin d’un casque antibruit, de lunettes de soleil, de se mettre à l’ombre, de s’assoir ou que sais-je encore.
On a la possibilité de se déplacer dans un environnement plus adapté pour les personnes du groupe qui en ont besoin. Par exemple, vous souhaitez sortir avec votre groupe et il y a une personne hypersensible dans votre groupe ? Le bar bondé et bruyant n’est pas la meilleure idée, vous pouvez vous déplacer dans un endroit plus calme.
Vous avez la possibilité de prendre en compte les plaintes des personnes qui vous accompagnent et qui sont gênées par leur environnement.
Il faut aussi changer les mentalités pour inclure tout le monde. Il y a bien quelqu’un qui a décidé qu’il fallait regarder les gens dans les yeux pour leur parler. On peut donc décider que ce n’est pas important.
Parce que tout cela relève du choix en fait. Et on peut faire le choix d’inclure les gens handicapés et toutes leurs bizarreries.
Et pour les personnes handicapés… C’est un peu plus compliqué quand on ne connaît pas les adaptations et les outils possibles. Mais plus il y a de gens qui parlent de ces outils, plus les personnes qui en ont besoin seront au courant. Faites circuler ce qui vous aide. Et j’espère qu’un jour, on aura un monde où les besoins de tout le monde seront pris en compte. Peut-être que nous sommes sur la bonne voie. Au salon du fantastique de 2024, il y avait des gens avec des casques anti-bruits. J’ai aussi vu une personne autiste tenir un stand, affichant son autisme et expliquant ses particularités. Il y avait une personne avec un chien guide aussi. (Bon la sono sur scène était atrocement forte toutefois…) (Alors montrez vos plus beaux casques antibruit la prochaine convention !)