Le sentiment de décalage avec le monde, avec les autres gens

Vous êtes vous déjà senti en décalage avec les autres ?

Vous êtes vous déjà senti seul au milieu de la foule ?

Au milieu de gens que vous connaissez et fréquentez ?

Plus jeune, j’avais l’impression d’être un alien paumé sur Terre, sans aucun semblable (aujourd’hui j’ai rencontré des gens aussi fous que moi du coup ça va mieux).

Ce sentiment de décalage touche un certain nombre de personnes parmi nous (très probablement une grande partie des lecteurs de ce blog, et de cet article). Peut-être même que des gens qui ne sont pas concernés par les spécificités précisées sur ce blog se sentent en décalage aussi. Mais c’est quoi ce décalage exactement ? Pour prendre un exemple un peu plus commun aujourd’hui, pensons aux écologistes. Ce sont des gens qui savent que le climat va créer des catastrophes et qui essaient de limiter leur empreinte « pollution » sur la planète. Face à des événements prônant l’hyperconsommation, ils peuvent se sentir en décalage par rapport à d’autres personnes. Un effort « écologique » est demandé aux citoyens, mais quid des décorations de Noël lumineuses partout ?

Aujourd’hui nous allons étudier un autre type de décalage, qui touchent les personnes concernées par certains articles de ce blog.

La façon de penser

La pensée en arborescence

(Désolé, là encore je prends mon cerveau en exemple parce que j’en ai pas d’autres (et des cerveaux consentants) sous la main…)

Je me souviens d’une session de travail en formation. Nous devions réaliser un certain type de projet pour un projet plus gros.

Il m’a fallu quelques secondes pour me rendre compte que nous n’allions pas pouvoir le faire. Ma camarade, elle, n’a pas eut le même raisonnement. Je pense, à ce moment-là, qu’elle a eu un raisonnement très linéaire. D’abord faire A. Une fois terminé, faire B. Une fois achevé, faire C, etc. Moi j’ai fait A (A1, A2, A3, A4, A5…), B (B1, B2, B3, B4…), C(C1, C2, C3, C4…) et toutes les autres lettres de l’alphabet en même temps. Je savais donc que nous allions nous planter à R, parce que nous n’avions pas les capacités (R1), l’environnement nécessaire (R2), et des problèmes matériels (R3). Nous avons donc dû confronter deux visions. Les deux manières de raisonner se valent, et je pense que nous devrions associer une personne linéaire et une personne ne l’étant pas pour faire avancer les projets. Cet exemple est déjà un premier exemple de décalage.

Les petits ne doivent pas savoir lire

Mais les décalages peuvent arriver beaucoup plus tôt dans la vie du « décalé » aussi. Comme le bébé qui passe directement à la marche debout, sans passer par l’étape à quatre pattes. Le bébé propre très vite, beaucoup plus vite que d’autres petits. Le tout petit qui apprend à lire « tout seul », personne ne sachant vraiment comment, bien avant d’entrer en maternelle. Personnellement, j’ai appris à lire très tôt, notamment quand mes parents faisaient les courses, en m’entraînant sur les boîtes de conserves (je n’imagine même pas la difficulté pour comprendre tous les composants chimiques…). Arrivée à l’école, un « adulte » s’est rendu compte que je savais lire… Que ce n’était pas normal… 

Je ne me souviens pas de grand chose de cette période mais j’imagine très bien le ou la gamin.e, qui sait déjà lire, est qui est cantonné au « collage de gommettes ».

Je me questionne sur la normalité aussi. Pourquoi le fait que les petits sachent lire n’est pas normal ? Parce qu’ils sont censés ne pas savoir lire ? Et si on apprenait aux petits à lire ? Si on leur apprenait plein de choses ? Alors il y aurait beaucoup plus d’enfants qui savent faire plein de choses…

La boulimie de savoirs

La lecture permet d’accéder à une source de savoirs infinis. Malheureusement, c’est le temps qui manque pour tout lire, tout ingurgiter. Si seulement nous pouvions lire plus vite (oui on peut) !  Il faut lire beaucoup, apprendre, se documenter. Cela devient très important. Il faut alimenter ce cerveau qui tourne en permanence, répondre à ses questions, s’en poser d’autres, comprendre le monde. 

Mais un enfant qui aime apprendre, qui préfère les discussions avec les détenteurs du savoir que ses camarades… N’est pas toujours bien vu. Par les camarades, ou les détenteurs du savoir !

La manière de voir le monde

Ce n’est pas évident de voir le monde avec un microscope à défauts et failles devant les yeux. Cette faculté voit aussi les failles et les incohérences chez les autres… Et surtout nous-même. Comme une hyper-lucidité sur les choses. Ces microscopes humains sont souvent taxés de pessimistes… Pourtant eux se trouvent réalistes ! Imaginez le désarroi des scientifiques du climat, qui savent que nous courrons à la catastrophe, et les gouvernements ne prennent pas de mesures d’urgence pour sauver les meubles, l’eau du bain et le bébé. Et projetez cette idée dans tous les domaines de la vie. Tel ami a un comportement incohérent. Impossible de lui dire parce qu’il n’écouterait pas. 

Et celle lucidité là… Elle regarde aussi la personne elle-même. Pas pour se sentir bien, en règle générale. Plutôt pour se sentir nul, incapable, bon à rien, différent, bizarre, inadapté, imbécile. Comment ne pas voir tous ces défauts, toutes ces imperfections ?

En plus du microscope, il y a aussi une autre manière de voir le monde. Quand on pense tout le temps, forcément… Ces personnes ont le temps d’élaborer une opinion précise sur certaines choses, et souvent différent de leurs comparses. Par exemple, des proches m’ont déjà dit de prendre soin de moi en mettant du maquillage. Mais je ne considère pas le maquillage comme « utile » au soin de soi, et en plus je trouve le maquillage très superficiel. Anodin ? Anecdotique ? « Sans danger » vous dites ? Essayez donc de ne plus vous maquiller… De ne plus vous raser… De ne plus vous épiler… Et d’exposer ces « imperfections » à la vue de tous ! Les hommes, faites donc l’inverse !

Il y a aussi souvent cette manière d’avoir un avis différent des autres, une pensée divergente. Décidément, c’est bien difficile de rentrer dans le moule !

L’hypersensibilité

Quand les émotions prennent le contrôle et font sauter la rationalisation… Une espèce d’effet papillon où le moindre petit tracas, souvent non perçu comme tel par les autres, entraîne un déluge d’émotions. Et en plus ça tourne en boucle. Et en plus, ça s’auto-alimente. S’il était possible de créer du carburant avec le stress et l’anxiété, il n’y aurait plus de problèmes de changement climatique !

En plus, les émotions ne sont pas très bien vu chez nous (France, Paris pour être plus précis (les Bretons ont du beurre salé, ça compte pas)). Les filles sont des pleureuses, les garçons sont forts et virils. La femme a des crises d’humeurs ? Elle a ses règles, forcément. Ou elle est hystérique. Les hommes « trop sensibles » sont peu virils, se voient assigner une identité sexuelle qu’ils n’ont peut-être pas, sont faibles et incapables.

En revanche, tout ça ne dit pas comment maîtriser les émotions, quand elles partent au triple galop. D’ailleurs, vu les difficultés à dompter un zèbre, mieux vaudrait apprendre à gérer autrement qu’en « maîtrisant ». Même pour les plus modérés d’entre nous. Pourquoi devons-nous restreindre nos émotions ? C’est normal une émotion. L’humain est émotions. Réjouissons-nous d’être humains.
Il faudrait des cours pour apprendre ce qu’est une émotion et comment vivre avec ça. Toutes les émotions sont utiles. Okay, il y en a qui sont moins confortables. Comment savoir que c’est l’émotionnel qui réagit de trop quand il est suractivé ? C’est comme la myopie. Si personne ne vous le dit, comment voulez-vous savoir que votre vue n’est pas la même que pour une partie de la population ?

L’humour

La boulimie de savoirs a un curieux effet secondaire… L’humour. Et souvent même de l’humour de pointe, technique. C’est l’avantage d’avoir une culture générale large. La possibilité de blaguer sur plus de domaines.

En plus, la boulimie de savoirs permet d’ingurgiter plein de mots. Et les connaissances nécessaires pour jouer avec (vive les langues « mortes » !). C’est vraiment plaisant de pouvoir associer des mots, des concepts, des idées, des pensées, des conceptions du monde d’une manière nouvelle, et surtout la plus bizarre et décalée possible. Et plus vous apprenez de mots, plus vous pouvez faire de blagues !

Mais voilà. Cet humour-là est souvent jugé très bizarre, très perché. Et oui, les connaissances, associées aux pensées en arborescences, permettent d’aller beaucoup plus loin. Beaucoup. Comme quelqu’un qui passe du coq à l’âne. Cela paraît sans logique, mais en réalité, il y a réellement un lien. Encore faut-il que la personne au cerveau en feux d’artifice puisse l’expliquer. Le temps qu’elle dise sa blague, son cerveau est déjà partie sur autre chose. C’est frustrant. 

Fort heureusement, il y a un public appréciateur de cet humour bizarre, décalé, et recadrant Certains se délecteront des jeux de mots les plus loufoques avec délice. Il suffit simplement de trouver les bonnes personnes !

Je viens de me rendre compte que j’entame la troisième page de cet article. Il serait temps de se calmer sur la quantité de mots… La pensée en arborescence peut emmener vraiment très loin…


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