Quand quelqu’un se casse une jambe, nous comprenons tout de suite que ça fait mal. Ça se voit, c’est perceptible, évaluable sur une échelle de douleurs. Pour le stress, l’anxiété et l’angoisse ce n’est pas aussi « pratique ».
Alors explorons ensemble les mécanismes du stress, de l’angoisse et de l’anxiété pour mieux comprendre ce que c’est et comment gérer.
Les mécanismes du stress, de l’angoisse et de l’anxiété
Le stress
Commençons par les choses qui fâchent… Le stress. Le stress est utile. Restez et continuez de lire, je vous explique ! Prenons cette définition :
État réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque.
Larousse
Le corps fait sa vie, tranquillement, et quelque chose vient perturber son travail, son équilibre. Le stress va tenter de réagir à cette perturbation afin de revenir à l’état normal. Le stress est donc utile. Pourquoi vouloir le supprimer à tout prix alors ? C’est comme une alerte incendie, nous en avons besoin ! (Par contre c’est chiant, je vous l’accorde) (Ouiii oui dans le développement personnel on dit que le stress est utile mais bordel si on pouvait s’en passer…)
Mais trop de stress, tout le temps, conduit à l’épuisement. Le stress a des effets négatifs sur l’organisme comme les maladies cardiovasculaires, les problèmes de peau, les problèmes digestifs. Et à terme, le stress chronique épuise.
Le stress post-traumatique
J’aurais besoin de beaucoup plus d’espace pour en parler et je ne veux pas surcharger cet article qui est déjà bien long. Je vais faire un article par la suite et mettre un lien vers l’article ici.
Le stress post-traumatique fait revenir le stress, l’angoisse, la peur, le désespoir en boucle depuis le traumatisme qui est sans cesse rejoué par le cerveau.
La peur
Commençons par la peur. Si effrayante mais pourtant si pratique… La peur est là pour nous protéger. Sans elle, nous nous lancerions au coeur des dangers sans se rendre compte des risques pour notre intégrité physique et mentale. La peur nous permet de mobiliser des ressources pour réagir. Soit en fuyant, soit en se préparant au combat ou encore en restant totalement paralysé.
Cette paralysie, étonnante, était utile il y a longtemps. Lorsque l’être humain vivait encore dans des cavernes, au milieu d’animaux pouvant les dévorer, la paralysie pouvait faire croire au prédateur qu’il était mort et le rendre moins intéressant. Et potentiellement lui sauver la vie. Le monde a évolué plus vite que notre cerveau, qui conserve encore ce réflexe instinctif.
Arrivant en réaction face à un danger, la peur est intense, forte, immédiate et prépare notre corps à une réponse.
Bon après la peur n’est pas censée être allumée tout le temps, ni être envahissante… Et même si son côté protecteur face au danger est pratique… C’est chiant quand même la peur…
L’anxiété
Être anxieux est normal dans certaines situations. Le problème est quand l’anxiété est « trop ». Trop envahissante, trop forte.
Elle est plus difficile à appréhender. Elle est plus vague et difficile de savoir ce qui l’a déclenché réellement, au contraire de la peur. Comment s’en sortir si on ne sait pas ce qui pose problème alors ?
Et pour les personnes souffrant de Trouble Anxieux Généralisé (TAG), cette anxiété est allumée en permanence, avec son cortège de symptômes physiques. Ou alors elle s’éteint et se rallume constamment. Mécanisme infernal qui s’active sans raison compréhensible.
Et les conséquences sur le corps sont autant d’indices illisibles d’un état mental anxieux : mal au ventre, mal à la tête, mal au coeur… Signe que le corps se prépare à affronter la peur causée par un ennemi « invisible ».
L’angoisse et les crises d’angoisse
C’est comme un coup de tonnerre, une attaque de panique. Il y a un danger face auquel il faut réagir mais quel danger ? Qu’est-ce qui le déclenche ? Pourquoi ce signal d’alarme fort, envahissant ? Là encore, le déclencheur semble être invisible. Ce qui augmente l’impuissance des personnes se faisant submerger par cette vague de panique qui les noie, les engloutit, et leur donne l’impression de mourir.
C’est une perte de contrôle. La personne victime de ces crises est présente, ancrée sur Terre, dans la réalité, et d’un seul coup, sans prévenir la vague arrive et fauche la personne. Et sans savoir d’où vient cette vague, qu’est-ce qui la crée. C’est d’autant plus terrible que les victimes perdent pied dans la réalité et leur environnement devient alors très bizarre. C’est la déréalisation. La réalité autour devient étrange, anormale, irréelle. Quelque chose vient faire douter de la réalité.
Prenons un exemple. L’environnement peut perdre ses couleurs, comme si tout devenait délavé, plus grisâtre ou plus blanc peut-être. Comment ne pas se sentir complètement fou quand le monde dérape à ce point ? Quand le réel devient irréel ? Ce symptôme peut effrayer, choquer fortement. Ce qui rajoute de la peur, de l’angoisse et aggrave la crise. Le serpent se mord la queue. Et pourtant cette déréalisation est un processus normal. Ne plus faire de crises d’angoisses supprime cette déréalisation.
Et pour les personnes souffrant de TAG, cela se répète… Régulièrement.
Au point d’anticiper les crises à venir et de tout faire pour les éviter. S’isoler, se refermer.
Et tous les mécanismes cités au-dessus s’auto-alimentent l’un l’autre. L’angoisse stresse par exemple.
Et tout ça vient du cerveau…
Tout d’abord du système nerveux sympathique, qui ne mérite pas si bien son nom ! Mais accordons-lui tout de même le mérite de préparer notre corps à une réponse, par le biais d’un cocktail d’hormones de noradrénaline et adrénaline. Hormones qui augmentent le stress… Et la réponse.
Puis de l’amygdale, qui gère la peur.
Les circuits de la peur
Il y a deux circuits. Une voie longue et une voie courte. La voie courte passe directement par l’amygdale, sans aller au cortex. Cela permet une réaction plus rapide de l’organisme, ce qui est pratique dans une situation de danger potentiel. Il vaut mieux fuir avant de réfléchir que l’inverse…
La voie longue passe par le cortex avant de passer par l’amygdale. C’est le cortex qui va dire à l’amygdale de sonner l’alarme ou non. Si le cortex disjoncte, il ne peut plus dire à l’amygdale de s’arrêter et l’alarme sonnera en permanence.
Lors de la crise d’angoisse, l’amygdale est tellement stimulée qu’elle fait disjoncter le cortex. Du coup le cortex ne peut pas lui dire de se calmer. En plus l’amygdale semble se déclencher sans « raison » visible. Et à force de paniquer, l’amygdale finit par paniquer le cortex ensuite qui ordonne alors à l’amygdale de paniquer… Le serpent qui se mord la queue.
Le rôle du corps dans ces mécanismes
C’est le corps qui déclenche l’anxiété et entraîne une cascade de symptômes qui augmentent l’anxiété et les symptômes. Agir sur le corps va donc permettre d’éviter la dégringolade en agissant directement à la source. Et cela va passer par différentes mesures :
• l’alimentation : éviter les aliments excitants qui vont stresser ;
• les techniques de respiration comme la cohérence cardiaque, notamment grâce à l’application Respirelax que je vous conseille chaudement ;
• la méditation, comme la méditation pleine conscience ;
• les techniques de relaxation ;
• l’hypnose ;
• …
Et étonnement la respiration peut aider à retrouver son calme ! Attention toutefois, elle ne semble pas fonctionner sur certains troubles anxieux dont le stress post-traumatique.
L’apport de l’hypnose
L’hypnose permet d’apprendre à gérer ses émotions. Nous n’avons pas appris à le faire. Au contraire, nous avons plutôt tendance à empêcher les émotions de sortir, les enterrer au plus profond de nous en croyant ainsi les faire disparaître.
Mettre des mots sur ses émotions, leur laisser un espace d’expression diminue l’anxiété, ce qui empêche que le mécanisme s’emballe. Le cortex n’est donc plus saturé et peut correctement réguler l’amygdale.
Bien comprendre comment ça marche permet de diminuer l’anxiété.
Vous en saurez un peu plus sur l’hypnose et l’anxiété dans un article, comme cet article est déjà très long.
Rappelons aussi qu’il y a des médicaments pour tout ce qui a été cité plus haut… Et d’autres types de thérapies aussi. Autant profiter de toutes les béquilles et aides possibles !
Sources :
La page Wikipédia concernant l’anxiété, qui est très bien. Avec la date de dernière modification : 12 juillet 2020. Je n’aurais donc pas vu les modifications après cette date et ne pourrait juger de la pertinence.
Un article de Cerveau et Psycho concernant une femme qui n’éprouve pas de peur et qui explique pourquoi cela lui pose problème…
Un autre article de Cerveau et Psycho pour aller plus loin sur les circuits de la peur.
Un article de Pour la science qui explique les effets de la peur sur le corps.
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