Sur un réseau social où je passe du temps, j’ai surpris une conversation qui a fait réagir mon hypnotiseuse interne. Une jeune femme se plaignait des comportements de sa mère et une autre personne lui répondait que ça allait s’arranger. L’interlocuteur de la personne lésée centrait son discours sur la nécessité d’aimer ses parents. La jeune femme, quant à elle, semble se faire dévorer par sa mère.
Je tiens à préciser aussi que je ne décris pas toute la conversation pour conserver l’anonymat et l’intimité de ces personnes en restant suffisamment vague.
Je tiens aussi à préciser que l’objectif de cet article n’est pas d’attaquer l’interlocuteur. Au contraire. Il a voulu discuter avec quelqu’un qui en avait besoin. Le contenu de son discours m’interpelle et je sais qu’il n’est pas le seul à penser ce genre de choses. Je vous propose donc un tour d’horizon de ce que je vois, entends partout, et qui m’énerve.
Être adulte face à ses parents
Un des points qui revient souvent dans une situation où l’enfant se plaint de ses parents est qu’il est un enfant… Face à ses parents… Et qu’il doit se comporter comme un adulte, avoir une conversation d’adulte.
Nous avons donc trois personnes au coeur d’un problème et la plus jeune doit se comporter comme une adulte. Sous-entendant ainsi que c’est de sa faute. Alors peut-être. On ne sait pas. Et qui a la légitimité pour juger dans ce cas ? (Personne à mon avis) Mais pourquoi dire ça ?
Un problème de communication ?
S’agit-il d’un problème de communication entre « le grand enfant » et les adultes ? De toute façon, même les adultes ont des difficultés de communication. Prenez cet exemple de Cerveau & Psycho.
Et puis, une conversation se fait à plusieurs. Il n’y a pas que « l’enfant » qui doit travailler sur cette communication.
Un fossé générationnel ?
Ma parole a-t-elle moins de valeur parce que je suis « l’enfant de », que je n’ai pas d’enfants, de maison avec un chien et un potager ? La parole des anciens est-elle plus puissante parce qu’ils ont déjà vécu la vie ?
Impossible de vieillir en quelques secondes pour avoir plus de valeur dans ce cas…
Une injonction et pas de mode d’emploi
C’est sans doute un des points qui m’énerve le plus dans ces injonctions de la société. Il faut être adulte et avoir une conversation d’adultes face à nos parents. Mais comment ? Et quoi ? Quelqu’un a-t-il un mode d’emploi ? Et ce mode-d’emploi est-il valable pour ma situation précise ? Faut-il autant de guides que de personnes vivant sur Terre et de situations possibles ?
Le fardeau des parents toxiques et la piété filiale
Il faut respecter nos parents et le don précieux de la vie qu’ils nous ont fait. Sans eux, nous ne serions pas là.
D’un point de vue technique c’est vrai, bien que le nourrisson n’ait pas eu son avis à donner sur la question…
Il faut respecter ses parents surpuissants, oui, mais n’oublions pas que certains d’entres eux sont toxiques et détruisent leurs enfants. Et ces enfants, devenus adultes, en gardent des séquelles. Leur construction interne finit en chantier et bancale. Et en plus des injonctions sont là pour répéter qu’il faut aimer ces géniteurs qui leur ont tout donné.
La culpabilité et l’impuissance
Si une personne ne veut pas changer, elle ne changera pas. La forcer à changer ne fera qu’épuiser la personne qui tente le coup.
Vouloir changer des parents qui ne veulent pas changer c’est s’exposer à la culpabilité de ne pas y arriver et à l’impuissance.
L’arbre derrière la forêt
Reprenons la personne enfant et ses deux parents. L’enfant qui se plaint du comportement d’un ou de deux de ses parents. Quel est le problème en fait ? Bien entendu il y a la plainte, mais qu’est-ce qu’il y a derrière ?
Parce que la solution de la conversation entre adultes peut fonctionner… Ou pas…
Enfant VS Parents : le combat final
Que retenir de mes divagations hypothétiques sur des cas pas si fictifs que ça ?
Moi personnellement, je ne prends pas cette injonction à aimer ses parents ni à avoir une conversation d’adultes avec eux pour résoudre les conflits. Parce qu’il y a peut-être un problème de relation toxique derrière. Et la personne n’a peut-être pas les armes pour s’en rendre compte et s’en libérer.
Je préfère une position plus neutre.
Je vous donne un exemple de cas pas si fictif que ça que j’ai rencontré. Une femme qui doit revenir sur un événement traumatique pendant son enfance. Elle doit échapper à une personne effrayante et son hypnotiseur lui demande de devenir sa mère pour rassurer l’enfant… Sauf que la mère faisait aussi partie du problème. L’hypnotiseur partait du principe que la mère est forcément là pour rassurer l’enfant et que la mère est quelqu’un de bien… Comment éviter cet écueil alors ? Demander simplement s’il y a quelqu’un qui peut aider. C’est une formulation plus neutre.
Voilà j’arrête de râler et la prochaine fois je m’attaque à l’injonction d’avoir des enfants et être parent, comme ça pas de jaloux !
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