Comme vous le savez je suis hypnotiseuse. Je suis passée par l’hypnose de rue, le spectacle, et l’hypnose pour l’accompagnement. Je vois beaucoup de gens qui se posent des questions légitimes et critiquent les pratiques du spectacle et de l’hypnose de rue. Devons-nous refuser ces pratiques pour autant ?
Gloire à l’hypnose de rue !
Dans mes débuts, il y a quelques années, il y avait une espèce de passion pour l’hypnose de rue qui touchait un nombre de gens impressionnant. Tout le monde voulait en faire, essayer, regarder. La passion nous enflammait.
J’ai appris l’hypnose en hypnotisant des inconnus dans la rue ! Les personnes que j’ai rencontrées m’ont permis de comprendre, de m’entraîner, de m’adapter et découvrir.
Nous formions un grand groupe d’hypnotiseurs répartis sur toute la France, d’abord sous une étiquette commune puis ensuite sous des étiquettes personnelles. Mais nous gardions une éthique, un code de conduite. Une manière de faire pour que les hypnotiseurs et les hypnotisés repartent heureux de l’expérience. Parce que sans la personne hypnotisée, nous n’étions rien en fait. Il fallait quelqu’un pour jouer avec nous. Et l’hypnotisé devait repartir avec son nouveau jouet, satisfait, et avec la capacité de jouer tout seul s’il le voulait.
La découverte du spectacle
Pour moi, cela a commencé en rue… Parce que nous étions un spectacle à chaque fois que nous hypnotisions quelqu’un. C’était une activité étrange et qui faisait beaucoup fantasmer à ce moment-là. Alors forcément, quand les gens avaient la possibilité de voir comment ça se passait réellement… Puis c’est toujours plus intéressant de jeter des camarades en pâture à l’hypnotiseur, pour voir si ce dernier mord, avant de se jeter soi-même à l’eau !
Personnellement, j’abordais ce spectacle comme j’abordais la séance habituellement. Il n’y avait pas de raisons que cela change, pour moi, qu’importe le nombre de spectateurs. Le plus important était que mon hypnotisé puisse découvrir l’hypnose, jouer avec, et repartir chez lui avec ce cadeau.
J’ai eu la chance de faire deux spectacles en tant qu’hypnotiseuse. J’ai voulu aborder cette expérience comme d’habitude… Mais ce n’était pas tout à fait le même contexte. Nous avions une salle de convention avec des stands, donc du bruit et du passage. Il y avait une scène et un public. Public qu’il fallait aussi prendre en compte et intégrer à l’expérience ! C’est bien de se concentrer sur les volontaires pour l’hypnose, mais il faut aussi pouvoir jouer avec le public ! Et ce n’est pas simple. Il faut trouver le bon équilibre entre jouer avec le public et prendre soin des hypnotisés quand même.
La fin d’une époque
J’ai vu beaucoup de choses pendant ces années et encore actuellement… Et je n’en suis pas satisfaite.
En fait, le plus important c’est la place de l’hypnotisé et la façon dont il est considéré par son accompagnateur. Pour moi c’est l’hypnotisé qui prime dans l’expérience. Il doit repartir en ayant découvert l’hypnose et en ayant les capacités de l’utiliser après une expérience satisfaisante. Il peut y avoir des moments peu sympathiques, même pendant l’hypnose « ludique ». Mais il faut pouvoir accompagner la personne pour qu’elle traverse les difficultés et puisse quitter la séance sans ces soucis.
Cette position de l’hypnotisé inclut aussi le regard du thérapeute sur ce dernier.
L’expérience n’est pas la même quand vous êtes accompagné par quelqu’un « qui sait ». Avez-vous déjà rencontré ce type de personne ? Ce genre de personne qui sait tout, qui peut tout analyser à travers ses biais, même ce que vous vivez au fond de vous ? Et quelqu’un qui vous fait sentir que vous ne savez pas, donc que vous êtes « moins » que lui. Pour finir par un « De toute façon vous n’êtes pas réceptif » (idée que je détruis ici).
Tout change quand vous êtes accompagné par quelqu’un qui vous demande ce que vous vivez, vous partage les rouages de l’hypnose ! Cela devient un échange. Vous expliquez comment vous vivez les choses, pour informer votre hypnotiseur… Et votre hypnotiseur vous donne les informations à savoir sur l’hypnose.
Et c’est encore différent au spectacle. Je pense que vous avez dû en voir quelques scènes à la télévision. Moments de spectacles où l’hypnotisé se retrouve à faire des choses humiliantes devant un public qui rit allègrement. Ici ce n’est plus l’hypnotisé qui est au centre… Mais le public. Public qui doit rire.
Que dire aussi de l’hypnotiseur qui en profite pour égarer quelques mains baladeuses ?
Défense de l’hypnose de rue et de spectacle
J’aimerais vous dire que ce n’est pas vrai, que les hypnotisés ne se font pas martyriser en rue et en spectacle. Je voudrais vous expliquer que les hypnotiseurs prennent soin de leurs compagnons de jeu.
Mais j’ai vu beaucoup trop de choses qui ne vont pas dans ce sens. Des hypnotiseurs qui pensent d’abord à eux et à leur public.
Et ça me désole vraiment. Parce que l’hypnose est un outil fantastique et fascinant. J’aimerais que tout le monde puisse jouer avec et trouver l’hypnose géniale.
Néanmoins, il existe toujours des hypnotiseurs respectueux qui font attention à leur hypnotisé. Je reste aussi convaincue qu’il est possible de faire de l’hypnose de spectacle et que les hypnotisés puissent s’amuser ainsi que le public.
En fait le problème ce n’est pas l’hypnose dans tout ça. C’est l’hypnotiseur. L’hypnose n’est qu’un outil qui dépend de ses utilisateurs.
Alors gardons cette idée en tête avant de critiquer l’hypnose de rue et l’hypnose de spectacle. Même si ce n’est pas facile, je l’admets !
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