Abonnée au magazine Cerveau & Psycho et au compte de mes camarades hypnotiseurs, je suis tombée sur le magazine de février qui consacre un dossier à l’hypnose.
Et je l’ai lu. Puis je me suis posée des questions et j’ai envie de vous partager des réflexions sur ces articles. Cerveau & Psycho proposant de découvrir ce magazine gratuitement juste ici, lisons-le ensemble et discutons-en !
« L’hypnose a fait ses preuves »
L’histoire d’un titre
Cela fait déjà quelque temps que l’hypnose a fait ses preuves et a fait son entrée à l’hôpital. Elle semble néanmoins plus présente aujourd’hui à l’hôpital. Les professionnels de santé se forment de plus en plus et ont plus de choix de formations spécifiques à leurs besoins. Même si le temps utilisé pour le titre de cet article m’interroge, je peux le comprendre. Il a fallu du temps à l’hypnose pour faire sa place…
Une histoire de réputation…
Sa réputation sulfureuse n’a pas aidé à accélérer le processus ! Des baquets de Mesmer (le premier, pas notre Québécois) à l’hypnose de spectacle actuelle, l’hypnose souffre de ces clichés qui ont ralenti son développement et sa progression. Comme ce fameux cliché sur l’hypnose et la manipulation, qui fait craindre le pire aux hypnotisés.
L’article insiste sur ce point plusieurs fois en expliquant que les Thérapies d’Activation de la Conscience (TAC) suppriment les aspects les plus ésotériques et les plus douteux de l’hypnose. Mais quels sont les points enlevés exactement ? Qu’est-ce qui était douteux ? Quels sont les points ésotériques encore aujourd’hui ?
Il est vrai que l’hypnose peut paraître un peu bizarre, avec notamment ces histoires de mains qui se lèvent toutes seules. En revanche, ces bizarreries permettent à des gens d’aller mieux, ce qui est quand même bien utile.
Il y a aussi certaines pratiques d’hypnose spirituelle, ou encore hypnose quantique qui m’interpelle. N’étant pas axée sur ces domaines, je suis forcément biaisée. Néanmoins, un praticien en hypnose a pour objectif de s’adapter à son hypnotisé. Un volontaire très centré sur la spiritualité appréciera un hypnotiseur qui peut aller sur ce terrain-là pour l’accompagner dans son changement. Il est possible de trouver ces pratiques étranges.
Mais elles fonctionnent. Pourquoi s’en priver ? Qu’est-ce qui est enlevé dans les TAC et pourquoi ? Et surtout pour accepter quoi ? Les séances d’hypnose se passent très bien d’habitude !
Puis le thérapeute qui « ordonne » à sa cliente de s’installer confortablement… Pourquoi ordonner ? Quel enjeu dans cet ordre alors qu’il suffit de le demander poliment ? Il est vrai « qu’il y a longtemps » les « hypnotiseurs » étaient beaucoup plus directifs. Même actuellement, il y a des hypnotiseurs plus directifs et d’autres qui font des mélanges. Mais un ordre pour s’assoir sur une chaise ?!
Simplement un changement de nom ?
Autre interrogation : pourquoi changer le nom de l’hypnose pour le remplacer par TAC ? Est-ce qu’il s’agit de reprendre la même pratique pour mettre un nom différent par-dessus comme c’est déjà fait ?
Est-ce que renommer l’hypnose en « TAC » va permettre de régler les problèmes de définition de l’hypnose ? Pour définir l’hypnose il faudrait pouvoir définir la conscience, l’inconscience… Et ce n’est pas si simple ! La question de la définition de l’hypnose porte de gros enjeux. Si nous pouvons définir l’hypnose alors nous pouvons y mettre un cadre légal de pratique et de formation. Les conséquences financières et d’encadrement de la pratique sont donc importantes.
Alors si les TAC peuvent résoudre le problème… Mais les TAC ne sont ouvertes qu’aux soignants, ce qui me dérange ! Eh oui, je ne fais pas partie du monde du soin, et j’aimerai que tout le monde ait accès à ces techniques !
Mais les TAC semblent être plus adaptées aux besoins des soignants, tant dans leur durée de 15 minutes que leur simplification. Alors à eux les TAC et à nous l’hypnose ?
L’inconscient bienveillant
Cette notion, si chère à Erickson… Il présuppose ainsi que nous n’avons pas accès à une partie de nous, ce qui peut être effrayant, mais cette part est bienveillante alors tout va bien. Cela signifie aussi que cette partie essaie de nous aider. Ce n’est pas forcément évident notamment dans le cadre d’une dépression forte et d’idées suicidaires, je le conçois. Et pourtant cette conception nous invite à être plus indulgent envers nous-même. Cela va à contre-courant d’autres conceptions plus pessimistes sur l’esprit humain. J’aime donc beaucoup cette idée.
Néanmoins, sommes-nous réellement sûrs que l’inconscient existe ? Il ne peut pas être bienveillant s’il n’existe pas. Qu’est-ce qui compose cette espèce de conscience inaccessible ? Comment avoir une certitude concernant cet objet immatériel que nous ne pouvons pas disséquer ?
Une conception de l’esprit
L’article explique aussi que l’hypnose fait référence à une conception de l’esprit qui ne correspond plus à notre idée actuelle. Pourquoi ? Comment ? De quoi parlons-nous ? Où en sommes-nous aujourd’hui dans notre cartographie de l’esprit et pourquoi l’hypnose en diffère ?
J’avais plutôt en tête l’idée que nous ne pouvions pas décrire avec certitude la composition de l’esprit humain ni son fonctionnement. Il paraît en effet bien difficile de le disséquer ! Nous pouvons néanmoins nous servir de plusieurs grilles de lecture. C’est-à-dire travailler avec tous les champs de recherches actuelles afin de prendre la grille de lecture qui correspond le plus à la personne hypnotisée.
Il est donc très avantageux pour les hypnotiseurs d’aller piocher dans toutes les grilles de lecture possibles pour proposer plein d’outils différents à leurs hypnotisés ! Même si cela semble poser problème aux pratiquants du TAC. Mais les soignants ont des besoins différents des autres praticiens. Une pratique plus standardisée et plus rapide correspond mieux à leurs besoins.
L’hypnose et les métaphores
Les métaphores sont capitales en hypnose et leur importance est, semble-t-il, autant importante dans les TAC.
Les croyances
Cette histoire de prouver à la personne que le changement est possible est importante. En effet, si la personne croit ne pas pouvoir changer alors le changement est bloqué. Il faut aussi regarder les croyances autour du problème pour voir s’il n’y en a pas une qui bloque.
Le but n’est pas de démonter les croyances en disant que c’est faux… Ce n’est pas le rôle du thérapeute. En revanche, si une personne n’arrive pas à atteindre son objectif à cause d’une croyance, nous pouvons potentiellement travailler dessus.
Des apports intéressants
J’aime beaucoup la partie sur les expériences, les études, la douleur et les références. Le texte est juste et apporte des connaissances et des éclaircissements.
L’amnésie hypnotique
Elles ne sont pas obligatoires. L’hypnotisé peut très bien se souvenir de toute la séance si cela ne gêne en rien la stratégie de changements (il y a des gens qui peuvent se saboter). En revanche, elles peuvent apparaître spontanément, sans être suggérées par le praticien.
L’hypnose et la psychose
Même si le texte nous informe que cela ne cause aucun risque pour travailler avec la psychose parce que les dissociations ne sont pas les mêmes, je reste catégorique sur mon positionnement. Je ne suis pas médecin, et encore moins psychiatre. Je dois donc en référer à un psychiatre.
Article suivant : « Guérissez vous le pouvez… »
« Tout le monde ou presque est hypnotisable » : j’ai écrit quelque chose là-dessus ici.
J’ai juste besoin d’ajouter qu’en général l’induction est choisie selon les besoins de l’hypnotisé et du moment.
Article sur l’auto-hypnose
Très bon article même si c’est dommage de limiter l’hypnose aux soignants. Néanmoins je comprends la démarche et les craintes. Toutefois, pour moi, l’hypnose devrait être accessible à tout le monde.
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