Le stress post-traumatique

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de stress post-traumatique. Je pense que cela peut être utile à beaucoup de gens avec la situation actuelle mais aussi pour d’autres types d’événements.

Je me dois aussi de vous rappeler que je ne suis pas médecin et encore moins psychiatre. En aucun cas je ne peux poser de diagnostic ni conseiller de médicaments ou autres. Cet article parlera de ma vision et de ma propre expérience.

Définissons le stress post-traumatique

Il s’agit d’un état qui peut arriver lorsqu’une personne se retrouve confrontée à un événement :

  • violent qui la met face à la possibilité de sa propre mort ;
  • soudain, inattendu, et pour lequel la personne n’est pas préparée ;
  • qui confronte la personne à son impuissance à empêcher la catastrophe ;

Ces points servent de base au stress post-traumatique. Cet événement peut être un attentat par exemple. Étant proche de Paris, je me souviens de personnes qui se disaient traumatisées parce qu’elles allaient souvent sur les lieux touchés par les attentats. Ces personnes ne rentrent pas dans la définition plus haut. Évidemment ces personnes ont eu très peur et peuvent développer des troubles. Mais là nous allons parler d’un autre trouble avec d’autres critères.

Les victimes du stress post-traumatique

Cette partie va permettre de préciser la définition plus haut.

Les proches d’une personne souffrant de stress post-traumatique peuvent avoir eux aussi le même trouble. Cela a été repéré lors des premières études sur l’EMDR réalisées sur des vétérans de guerre américain revenant de la guerre du Vietnam. Les chercheurs ont alors aussi proposé l’EMDR aux proches. Ce point compte donc pour la famille proche mais aussi pour les amis proches.

Le stress post-traumatique peut aussi toucher les personnes confrontées aux images et vidéos des événements violents. La couverture médiatique des attentats parisiens n’était donc clairement pas une bonne idée. Personnellement, j’ai fui les médias après avoir vu la représentation schématique des attentats du Bataclan. En plus, la représentation était animée… Mais pensons aussi aux modérateurs sur les réseaux sociaux qui doivent visionner les posts problématiques avant de décider de censurer et sanctionner !

Les victimes de violences sexuelles sont aussi concernées par le risque de développer un état de stress post-traumatique.

Enfin, pensons aussi aux professionnels qui vont sur les lieux de ce type d’événements afin de porter secours aux victimes. Les policiers. Les pompiers.

Maintenant, j’ajoute une précaution supplémentaire. Même avec tous les critères, il est possible de ne pas développer de stress post-traumatique. Il y a des gens qui ne tombent pas, ou alors qui tombent et se relèvent très vite. J’ai rencontré des gens qui se prennent des coups d’une horreur absolue (et même au-delà) et qui pourtant se relèvent.

Je ne vais pas aller plus loin dans la description de ce qu’il se passe lors de l’événement traumatisant et les jours suivants. Pour cela, je vous laisse cette vidéo de Pierre-Alain Perez, hypnotiseur de guerre. Si vous voulez plus d’informations, vous pouvez aller voir cette vidéo par exemple. C’est pensé pour les praticiens en hypnose mais le contenu est intéressant et utile pour tout le monde à mon sens. Et si voulez faire plus de recherches sur le sujet, regardez toutes les vidéos de Pierre-Alain Perez sur Youtube. Il a une chaîne mais intervient aussi sur d’autres chaînes.

Les manifestations du stress post-traumatique

Allons voir « après » le traumatisme. Par ailleurs, c’est une formulation étrange parce que la victime est encore dedans. L’horreur n’est pas terminée. Les jours ont passé, le corps vit sa vie… Mais l’esprit de la personne est encore dans l’événement traumatisant qui repasse en boucle dans sa tête.

Les flashbacks

Vous avez très sûrement déjà entendu parler des flashbacks. Dans les films ou les séries, nous pouvons voir des personnages vivre des flashbacks « visuels ». C’est-à-dire que le personnage « voit » à nouveau la scène. En même temps, c’est plus facile à filmer qu’un flashback olfactif ! En réalité, le flashback peut aussi s’exprimer sur les autres sens. Le sens de la vue intervient souvent en dernier. Dans la série The Good Doctor, saison 4, vous avez un personnage qui a des flashbacks auditifs par exemple. Ce personnage tente de vivre sa vie mais se fait interrompre sans cesse par des hallucinations des bruits entendus pendant les moments traumatisants. Je vous en parle parce que ça peut vous donner des idées plus précises du phénomène.

Pour donner d’autres exemples, il peut aussi y avoir des flashbacks « ressentis » (kinesthésiques). Comme une angoisse qui remonte. Ou se sentir très fortement « sans espoir », une honte extrême, la culpabilité du survivant (« Pourquoi j’ai survécu et pas les autres ? »).

Le souvenir complet peut revenir aussi, en flashbacks ou dans les rêves.

J’aimerais faire un article plus détaillé sur les flashbacks. Est-ce que ça vous intéresserait ? Je pense que ça peut être utile. Les films, séries, livres parlent beaucoup de flashbacks visuels. C’est intéressant pour se donner des idées mais ce serait bien de parler des autres sens aussi.

La dissociation

Imaginons que le cerveau possède une salle de contrôle avec plein de « mini-nous » devant gérer des points précis. Il y a, par exemple, un « mini-nous » qui gère la créativité, un autre qui gère la sociabilité etc. Face à l’événement traumatisant, les « mini-nous » trouvent ça tellement horrible qu’ils se sauvent hors de la salle de contrôle et partent très très loin. Ce qui est quand même un mécanisme de défense bien trouvé !

Les flashbacks sont une forme de dissociation par exemple. Les « mini » sont projetés hors de la salle de contrôle et à nouveau dans le traumatisme.

Mais les « mini » peuvent quitter la salle de contrôle à tout moment, à priori « sans raison ». (On verra les triggers plus loin).

Et la dissociation peut aussi rajouter deux éléments supplémentaires :

  • la dépersonnalisation : sentiment d’être le spectateur de son corps, de sa vie, d’être irréel
  • la déréalisation : quand l’environnement n’est plus « réel »

Rajoutons aussi que dans ces états, la perception du temps et de l’espace est assez étrange. Les « mini » ont fui la salle de contrôle, laissant le corps se débrouiller, mais en attendant le temps passe et l’environnement change (la nuit tombe, par exemple). Et comme aucun « mini » n’était là pour prendre des notes de ce qu’il se passe… Ça donne l’impression de revenir à soi sans savoir ce qui s’est passé ! Ce n’est pas pratique du tout de vivre en étant entrecoupé d’amnésies en permanence !

Les triggers

C’est « quelque chose » qui déclenche une réaction chez la personne, comme un flashback.

Ces déclencheurs peuvent viser tous les sens. Les motos qui pétaradent l’été et font un bruit d’explosion, par exemple, peuvent « trigger » un sentiment d’insécurité et d’angoisse chez la personne. L’odeur de poudre peut rappeler un attentat. La victime peut aussi voir le visage de son violeur en fermant les yeux.

Les réactions décrites plus haut, comme les flashbacks peuvent paraître se déclencher « sans raison » peut-être parce que le trigger n’est pas évident. Ou le lien entre le trigger et la réaction déclenchée peut sembler flou aussi. Pourquoi sursauter et se faire un ulcère quand une moto pétarade ? Ce n’est pas un « danger mortel » ! Alors pourquoi avoir peur ?

La détresse

Avoir des réactions difficiles, comme les flashbacks. Ne pas savoir pourquoi ces réactions apparaissent. Avoir peur. Être perpétuellement en état d’hypervigilance extrême, à l’affût de tous les dangers. Sursauter quand une feuille d’arbre bouge sur le trottoir à cause du vent. Se sentir terriblement honteux d’exister, de vivre.

Avoir l’impression de devenir fou et de ne pas être compris par l’entourage parce que « c’est dans ta tête ».

L’évitement

Parce qu’il y a des déclencheurs d’états douloureux à vivre, il semble logique de vouloir les éviter. Jusqu’à ne plus sortir de chez soi.

Les pensées peuvent aussi déclencher des états non désirés. Mais comment éteindre ces pensées ?

L’humeur

Forcément, après tout ce qui a été dit plus haut… Comment avoir une humeur joyeuse avec tout ça ?

Les pensées accompagnent aussi cette humeur, parce que le monde dehors est dangereux et la personne peut se répéter qu’elle est nulle, qu’elle a mérité ce qui lui est arrivé, et qu’elle ne devrait même pas être encore en vie.

Les autres troubles en lien avec le stress post-traumatique

Cet article va être beaucoup trop long. Faisons un tour rapide de ce qui peut être associé au stress post-traumatique. Chaque élément pourra faire l’objet d’un futur article.

Le stress post-traumatique peut ressembler à de l’autisme et du trouble de l’attention. Ce qui complique quand même l’autodiagnostic et impose de trouver un professionnel spécialisé dans ces thématiques.

Il y a aussi le stress post-traumatique complexe, qui survient lors de traumatismes répétés. Ce trouble concerne aussi les personnes ayant subi des maltraitances physiques et ou psychologiques pendant leur enfance.

Et ça peut aller jusqu’au trouble de l’identité dissociative. Suite au traumatisme, le corps de la personne est habité de plusieurs autres personnes qui prennent le contrôle à tour de rôle.

Que faire alors ?

Vous souffrez de stress post-traumatique voire stress post-traumatique complexe ? Ou alors vos proches sont concernés ? Il y a des moyens d’améliorer grandement la qualité de vie des victimes.

Il y a des thérapies, des médicaments, des aides.

Demandez. Ça vaut le coup. Il faudra sûrement du temps, des béquilles. Mais qu’importe. Pour profiter de la vie sereinement à nouveau.


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