Ou comment je me suis mis à mélanger hypnose et éducation du chien.
Il y a trois ans arriva dans ma vie une petite Prunelle. C’était un petit tas de poils au départ et maintenant c’est un détecteur à cacas hors pair. Avant, je ne savais pas parler chien. Elle ne savait pas parler humain non plus (ni chien d’ailleurs…). Mais on a trouvé le moyen de se parler avec l’hypnose. Attention, ce n’est pas ce que vous croyez !
Hypnose, chien et ancrage
L’ancrage
Je vous avais déjà parlé ancrage dans cet article. Pour résumer, dans notre cas présent, je veux que Prunelle fasse l’association entre moi qui lui dit « Assis » et elle qui s’assied. Comment on fait ça ?
Basiquement… À chaque fois qu’elle s’est assis, j’ai dit « Assis » et je l’ai félicité abondamment. Oui, j’ai poursuivi un petit tas de poils pour le féliciter quand il faisait pipi au bon endroit !
Au bout d’un moment Prunelle a fini par comprendre que si elle s’assied quand je dis « Assis », je la félicite et ça c’est bien. Elle y gagne caresses, friandise et la joie de me faire plaisir (surtout la friandise).
Et du coup j’ai répété ce processus pour d’autres demandes. Quand elles sont bien intégrées, il suffit de diminuer la quantité de friandises. D’ailleurs en parlant de friandises… J’ai une histoire pour une partie deux…
L’observation du chien, autre clé de l’hypnose
L’observation est très importante en hypnose parce que le corps parle plus vite que la voix… Et peut « dire » le contraire de ce que la personne verbalise. Un peu comme si quelqu’un vous répond « Ça va bien », mais avec une petite moue négative… Étrange contradiction n’est-ce pas ? Le boulot de l’hypnotiseur va être de nous mettre le nez là-dedans, par exemple… (Oui c’est chiant)
Et c’est aussi très mobilisé dans la relation entre un chien et son humain. Un chien ne peut pas dire « j’ai mal » en termes humain. Par contre, le chien va le dire autrement. Un jour, je me suis rendu compte que Prunelle se léchait une patte bizarrement… Pas comme d’habitude… Après vérification, elle s’était cassé un ergot. Autre exemple, je sais que quand elle est allongée sur le dossier du canapé, elle a très probablement mal au ventre (ou coincé son doudou pour qu’on ne lui pique pas…).
Un langage commun
Nous avons fini par construire, moi et Prunelle, un langage commun. Elle a fini par définir que si elle répondait à certains mots, elle était payée.
Mais elle peut me parler avec ces mots-là aussi. Avant de traverser une route, je veux qu’elle patiente le temps que je puisse vérifier qu’il n’y a pas de voitures. Donc, elle s’assied, regarde dans la direction où elle veut aller, et attend mon « GO ». Prunelle peut utiliser cette séquence de comportements apprise via l’ancrage pour me dire qu’elle veut prendre une direction différente de la mienne.
Ce langage commun nous permet de communiquer, mais aussi d’élargir notre capacité de conversation. J’ai beaucoup observé ce petit tas de poils tout mignon… Je sais comment elle bouge, comment elle déclenche certains comportements.
Le chien a une position particulière quand il demande à son interlocuteur de jouer. Imiter cette position, c’est l’inviter au jeu et déclencher toute la séquence de jeux. En apprenant la séquence de jeux de Prunelle, nous voilà en train de jouer comme des chiens. Nous sommes synchronisées. Et cette synchronisation-là se retrouve aussi entre humains, sur la même longueur d’onde !
Prunelle et une hypnose qui a du chien !
L’observation
J’utilise donc des principes d’hypnose pour communiquer avec Prunelle, et qu’elle puisse communiquer avec moi aussi.
Mais Prunelle hypnotise ses humains aussi ! Ne serait-ce que pendant l’heure du repas… Quand il y a du poulet en jeu par exemple ! Comme elle a beaucoup observé ses humains, elle sait que montrer ses dents, sourire, nous fait fondre. Si ce n’est pas suffisant, elle peut « plisser » les yeux. Si nous ne craquons pas à ce stade, elle a d’autres cartes… Le redoutable clignement d’oeil, comme le parrain italien qui signifie que cette incartade reste entre nous…
Les ancrages
Mais elle nous fait aussi des ancrages, ces fameux conditionnements. S’installer sur le canapé et montrer son ventre nous donne une envie irrésistible de la grattouiller… Regarder fixement la porte montre qu’elle a envie de sortir, pour aller faire pipi… Parce que Prunelle a remarqué qu’elle était félicitée quand elle faisait dehors… Alors si elle demande à sortir, fait ses besoins dehors, elle sait qu’elle va recevoir une friandise… Mais qui a mis un ancrage à qui ?
Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes chiens
Je voulais avoir un « langage » commun avec Prunelle, mi-humain / mi-chien pour qu’elle puisse me communiquer ses besoins… Et l’encourager à le faire. AH ça elle le fait ?
- Pour indiquer où elle veut aller en balade… Si je veux rentrer, elle peut négocier un détour par le tas de feuilles le plus proche…
- Si je ne veux plus jouer dans les feuilles (la sciatique…), elle peut m’emmener dans un autre tas de feuilles…
- Elle avait peur de rentrer dans les magasins qui acceptent les chiens quand elle était petite… Alors je lui donnais une friandise pour la féliciter quand elle avait réussi à faire un tour dans un magasin. Prunelle avait donc rapidement compris que si on allait à la pharmacie, et à la librairie, elle pouvait avoir deux friandises… Alors elle a voulu faire plusieurs tours dans la librairie !
- Elle réussit à affronter la terrible bouche d’égout démoniaque ? Saluons sa bravoure exemplaire avec une friandise…
- Aucune raison particulière pour demander à manger ? Elle tente quand même…
Pour être honnête, il y a des fois où je me demande qui hypnotise qui dans notre relation… Mais les moments, en balade, où elle se retourne pour voir si je la suis (comme un hypnotiseur avec son volontaire) me font fondre… (Et ses petites dents !)
Conclusion
Vous vous attendiez sûrement à ce que je fasse des mouvements bizarres avec mes mains au-dessus de sa tête.
Eh bien non.
On fait pire ?
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