L’émotion et l’hypnose : quand la connexion ne marche pas

En hypnose côté thérapie on nous dit toujours qu’il faut que la personne se connecte à son émotion. Et en tant qu’hypnotiseur on doit : aider / créer les conditions pour / favoriser. Oui mais on fait comment quand ça marche pas ?

Personne qui médite en position du lotus sous fond coloré

Contexte

Je me souviens, en tant que cobaye de mes camarades apprentis, ne pas savoir comment / quoi répondre à la question : « comment tu te sens ? » et avoir du mal à entrer dans cette étape d’émotion.

Bon oui, on a plus ou moins tous du mal à y aller parce que ça pique. Ce dont je veux parler aujourd’hui c’est des neuro-atypiques, ces gens bizarres, qui ne fonctionnent pas comme tout le monde.

Pour mon cas, il y avait des moments où je n’avais juste aucun feedback. Si mon corps / esprit était un vaisseau spatial, aucuns capteurs émotionnels ne seraient allumés, ni sur l’état du corps d’ailleurs. Les petits ingénieurs du vaisseau seraient simplement en train de dormir ou de faire autre chose. Il y aurait sûrement le capteur « vidange de la vessie » qui sonnerait depuis 45 minutes mais personne ne s’en rendrait compte.

Et je ne suis pas la seule à avoir ce genre de « particularité ». Puis bon, l’intelligence émotionnelle c’est bien, mais est-ce que ça marche pour tout le monde ? Parce qu’il y a des personnes qui n’ont pas cette possibilité, en hypnose, d’avoir une connexion à l’émotion.

Quand la connexion entre l’hypnose et l’émotion ne marche pas

Comment on fait alors ? Si on suit strictement le « protocole », il faut que la personne puisse vivre cette émotion avant de passer à la phase suivante. Qu’est-ce qui peut servir à passer aux étapes suivantes sans bloquer la personne et la mettre face à son incapacité ?

Je n’ai pas la réponse à ça. Je peux proposer des idées toutefois. Considérons l’émotion comme une information, encore plus une information sensorielle.

•remplacer l’émotion par une autre information que présente spontanément la personne, parce que autant utiliser quelque chose qui est là au lieu de batailler pour créer un système d’information (si la personne n’arrive pas à avoir accès aux émotions, est-ce que ça vaut le coût de forcer ?)

•chercher une autre information sensorielle, déjà présente, qui peut être utilisée. Dans ma tête, par exemple (seul cerveau bizarre que j’ai sous la main désolé) j’ai tout le temps de la musique. Cette musique peut me donner une information sur mon état mental. Une musique triste n’est pas forcément synonyme de déprime si je la trouve belle sur le moment, si j’aime jouer avec ses sonorités. C’est la capacité de ma playlist interne à changer de chanson ou de couplets qui m’interpelle. Si je sens qu’une musique ne me convient pas, que je ne peux pas la changer alors il y a un problème. Je subis sans pouvoir faire autrement. Si tout va bien, alors la musique accompagne mon bien-être mental et y participe. Je peux répéter la même musique en boucle, mais si je peux la changer et qu’elle ne m’énerve pas, alors c’est que tout va bien.

•utiliser un phénomène hypnotique pour passer à l’étape suivante. Je veux dire par là, tout ce que fait le corps par automatisme, sans que la personne ne le fasse « volontairement », et qui répond à une suggestion de l’hypnotiseur. Par exemple : « plus vous entrez en transe et plus la main se lève toute seule ». On pourrait définir quelque chose comme ça. Cette idée a l’avantage de répondre à plusieurs problèmes : avoir un indicateur quand l’hypnotisé n’a pas de feedback, permettre à l’hypnotisé de donner l’information s’il ne peut pas la verbaliser.

Problème

La personne hypnotisée ne pourra peut-être pas expliquer qu’elle ne fonctionne pas de cette manière avec les émotions. Peut-être même que cette personne n’a aucun diagnostic officiel de neuroatypie, encore moins d’alexithymie. Comment cette personne est-elle sensée savoir que tout le monde ne fonctionne pas comme elle ?

Les hypnotiseurs qui ne sont pas dans le milieu médical ne sont pas habilités à diagnostiquer quelqu’un. En revanche, à mon sens, ces praticiens devraient pouvoir s’adapter aux neuro-atypiques (je m’inclus dedans aussi). La personne n’arrive pas à se connecter à l’émotion ? Comment on fait ? La connexion à l’émotion en hypnose pourrait être substituée par autre chose. Et je pense qu’il faudrait demander si la personne a du feedback habituellement. Ou s’il y a des moments où ce feedback ne fonctionne pas.

Encore faut-il être au courant que cette « bizarrerie » existe (et je m’inclus en tant qu’hypnotisé et hypnotiseur aussi).

Maintenant, faisons attention à ça, qu’importe le côté de l’hypnose dans lequel vous êtes ????


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