Faire de l’hypnose avec les personnes autistes et TDAH peut être… Particulier. (Et je parle autant pour l’hypnotiseur que la personne neuroatypique hypnotisée) Faisons donc une liste des points (j’adore les listes ????) qui peuvent bloquer et comment faire pour appréhender ces difficultés :
La sensibilité en hypnose chez les personnes autistes / TDAH
Dans la catégorie « sens », je note deux points même si d’un point de vue purement technique…
• l’hypersensibilité et l’hyposensibilité peuvent vous jouer des tours. Cela signifie que la sensation peut être soit trop forte, ou pas assez forte. En hypnose de rue, par exemple, nous jouons beaucoup avec les sensations. Par exemple, faire monter ou descendre la température dans une partie du corps. Moi (et mon cerveau bizarre) j’adore la chaleur (sauf l’été, c’est trop), donc les hypnotiseurs sont souvent surpris quand ils font monter le thermomètre… Par contre le froid c’est non… Comment on se débrouille dans ce cas ? Faites le point sur les sensations que vous aimez et celles que vous n’aimez pas. De cette manière, vous pourrez aller à fond sur ce que vous aimez, et mettre une limite sur celle que vous n’aimez pas (voir refuser de jouer avec, parce que vous avez le droit aussi).
• La sensibilité a certains mots, souvenirs, odeurs, etc. Les personnes autistes / TDAH ont souvent des traumas. En plus les personnes traumatisées ressemblent aux autistes / TDAH. Cela signifie que ces personnes vont être sensibles à des choses qui peuvent paraître inoffensives pour quelqu’un d’autre. Ces choses peuvent « déclencher » un état de mal-être. Comment on fait alors ? Avec un peu de chance la personne connaît ses déclencheurs. Expliquer chaque exercice / jeu avant de le faire permet à la personne de savoir s’il y a un déclencheur dedans ou pas. Puis en hypnose de rue, normalement, nous restons dans l’amusement… Et on évite les déclencheurs les plus connus. Normalement. Pour la thérapie, cela peut poser problème lors des régressions. Mais il suffit de prévenir l’hypnotiseur qui prendra des précautions supplémentaires.
Les difficultés « sociales » chez les neuroA lors d’une séance d’hypnose
• la concentration : je pense que ce point concerne un public plus large que les neuroatypiques parce que les grandes marques commerciales se battent pour notre attention… Et les réseaux sociaux aspirent notre concentration, afin de nous hypnotiser avec plein de pubs au profit de ces marques. Comment capter l’attention et la concentration d’un public qui peut ne pas en avoir beaucoup : phrases courtes, pas de blabla pendant trois heures (sauf s’il y a de l’hypnose dedans pour « endormir » les gens), des consignes claires et précises. Ou alors raconter des choses intéressantes, basées sur les centres d’intérêts de la personne. Trouvez ces centres d’intérêts, et vous êtes certains de capter votre auditoire pendant des heures.
• la compréhension : qui peut être alternative, bizarre, biaisée… Là aussi, en tant qu’hypnotiseur et hypnotisé vous allez avoir des surprises. Comment faire alors ? S’assurer que la personne hypnotisée a bien compris… Et les hypnotisés : si vous n’êtes pas sûres, demandez. Oui je vous l’accorde, la communication c’est difficile…
• la communication : comment communiquer ses besoins, ses émotions, ses ressentis quand on n’est soi-même pas au courant de ce qui se passe dans la carrosserie de sa « voiture » corporelle ? Personnes neuroatypiques, je ne sais pas et j’ai l’impression qu’en fait il faut apprendre à le faire. Désolé. Si jamais je trouve un raccourci je vous dis… Bien que le hack le plus rapide et efficace que j’ai jusqu’à présent, c’est les autres neuroatypiques ou les gens qui comprennent le bordel qu’on a dans notre tête… Pour les hypnotiseurs qui ne sont pas concernés par ces bizarreries, petit hack : quand vous demandez à une personne hypnotisée neuroatypique ce qu’elle ressent : il est probable qu’elle répond quelque chose qui peut ne pas exister… Par automatisme, parce qu’il faut répondre quelque chose… Ou pour se camoufler dans un monde de gens neurotypiques. Votre volontaire ne le fait pas exprêt… Il ne se rend probablement pas compte qu’en fait il ne peut pas répondre à cette question, qu’il n’y a aucun feedback de son corps à ce moment-là.
Pensez à tous ces points quand vous faites une séance d’hypnose avec des personnes autistes / TDAH (que vous soyez hypnotiseur / hypnotisé !).
Dernier hack qui concerne tout le monde : allez piocher dans tout type de thérapies… Prenez ce qui vous plaît ! L’outil le plus efficace, c’est celui que vous utilisez.
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