Quelle valeur donner aux souvenirs sous hypnose ? Sont-ils vrais ? Faux ?
Les souvenirs et l’hypnose : un mélange explosif
Comment savoir ?
Le problème est que notre mémoire n’est pas figée dans le temps… Un évènement joyeux de votre enfance (une fête par exemple, Noël, si vous aimez) n’aura pas forcément la même signification pour vous une fois adulte.
Parce que nous changeons de regards sur le monde au fur et à mesure du temps qui passe… Nos apprentissages réécrivent nos souvenirs aussi. Par exemple, je me suis rendu compte que beaucoup de chansons que j’aimais chanter, plus jeune, parlaient de sexe. Je n’étais pas aussi avancée en anglais à l’époque… Je ne les chante plus à voix haute maintenant… ????
Nous changeons donc nos souvenirs naturellement… Et on le fait aussi avec l’hypnose. Notamment pour atténuer l’intensité d’évènements qui ont eu un poids fort émotionnellement. Pourquoi ?
Je vais prendre un exemple personnel, pour ne pas étaler la vie de personnes que je peux rencontrer… Il y a « longtemps » je me retournais beaucoup dans la rue, par crainte d’être suivie… Peur commune à beaucoup de femmes dans l’espace publique. Et cette peur a été réactivé lorsque j’ai été témoin d’un vol avec violence sur une personne âgée. Ça aurait pu être moi. Ça a été moi, plus jeune, lors de l’anniversaire de mes 4 ans. Un homme alcoolisé nous avait suivis, moi et ma mère, et insulté. Évidemment j’ai fait de l’hypnose à ce propos… (Parce que bon, ce n’était pas facile d’avancer en se retournant sans arrêt). Cela n’a pas changé le fait que cet homme alcoolisé m’a terrorisé plus jeune, ni le fait que le vol auquel j’ai assisté m’a terrifié. J’ai « juste » expliqué à la petite Elisabeth que oui, cette situation était effrayante, mais au final tout s’est bien terminé et en plus elle a pu manger son fast-food ensuite. ( Et bon, c’était quand même un super Happy Meal hein ????)
Alors, on en fait quoi des souvenirs au final ?
On ne peut pas savoir s’ils sont vrais ou faux. Pire encore, il est possible d’impliquer qu’un faux souvenir soit réel.
Je ne me souviens plus si j’ai eu un Happy Meal ce jour-là, je le présuppose du fait de mon âge, et du fait que j’avais 4 ballons, parce que 4 ans, et que c’était mon anniversaire… Au final, si je n’ai pas eu mon Happy Meal ce jour-là, ce n’est pas grave… (Au final avais-je bien 4 ans ?)
Mais c’est plus embêtant dans un interrogatoire de police, ou dans n’importe quel type de psychothérapie… Parce que cela risque d’impliquer qu’un innocent est coupable, ou qu’une personne a été victime d’abus…
De fait, il faut faire attention à la question des souvenirs. L’important n’est pas qu’ils soient vrais ou faux. C’est une question beaucoup trop délicate. Et c’est si facile de créer un faux souvenir… Autant par nos propres moyens que par le biais d’autres personnes… Comme nos proches, qui nous rappellent des souvenirs partagés… La mémoire est une bien étrange boite de Pandore…
En revanche, il est possible d’agir plus sereinement sur l’aspect émotionnel.
La petite Elisabeth de 4 ans (si si si, j’avais 4 ballons, 2 dans chaque main, parce que les chiffres pairs…) avait peur. Ma solution personnelle (attention, ce n’est pas forcément la vôtre…) a été de lui rappeler que tout s’est bien passé après, qu’elle a pu voir ses peluches et manger son fast-food. Donc le rappel du confort qui a suivi cette mauvaise expérience.
Et encore… Nous parlons des cas plus habituels concernant la mémoire. Déjà pour ces cas, c’est compliqué…
Mais pour les personnes souffrant de stress post-traumatique, c’est autre chose encore… Parce que ces personnes ont une mémoire qui se démonte et remonte dans un autre ordre… En rejouant des scènes du passé (par exemple, 2010) dans le présent.
Donc… Soyez prudent avec cette question de la mémoire…
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