Comment survivre aux fêtes de fin d’année sans être obligé de prendre parti ?

Sommes-nous obligés de prendre parti ? Il m’est arrivé quelque chose qui m’a fait réfléchir… Avec les fêtes de fin d’année qui approchent, je pense que cet « évènement » risque de se reproduire. Peut-être faut-il s’y préparer…

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Contexte : « si vous ne prenez pas parti c’est que vous êtes pour tel camp »

J’utilise beaucoup Twitter (comme ça je ne vous spamme pas continuellement à propos de la série Good Omens…). Et ces derniers, avec ce qu’il se passe à Gaza, se dégage une tendance sur le réseau social. Beaucoup de gens postent des tweets pour dire que si vous ne prenez pas parti pour Gaza, alors vous êtes pour les israéliens, donc en faveur du génocide des habitants de Gaza.

L’objectif de cet article n’est pas de parler de ce qu’il se passe dans la bande de Gaza, ni de traiter l’un des deux camps de terroristes. L’objectif est de parler de notre santé mentale à nous.

Revenons à cette tendance consistant à dire : « si vous ne prenez pas parti pour Gaza, alors vous soutenez le génocide ». Le message va plus loin : vous êtes obligé d’en parler, sinon vous êtes pour le génocide.

Et cela va même encore plus loin ! Les personnalités publiques ayant de l’influence, ayant un compte Twitter avec beaucoup d’abonnés, sont obligées d’en parler. Parce que si ces personnes ne le font pas, alors elles soutiennent le génocide.

À partir de là, vous avez peut-être déjà soulevé un problème supplémentaire… Il ne s’agit pas seulement d’en parler mais de prendre parti pour Gaza. À raison ou à tort, là n’est pas la question.

L’exercice est plus périlleux qu’il n’y paraît. Deux personnalités publiques que je suis s’y sont risquées, suite aux demandes des gens qui les suivent. Sans les citer (vous allez comprendre pourquoi), ces deux personnes ont toutes les deux signalées que ce serait quand même bien d’arrêter de tuer des gens innocents et que chaque pays puisse vivre en paix. La première personne s’est prise un déluge de haine et d’appel au boycott… La deuxième, du même avis que la première, savait ce qui l’attendait… Et se prend un déluge de haine aussi. Renforcé par le fait que le public se soit rendu compte qu’il bloque les gens pour qu’ils ne puissent plus accéder à son compte.

Prendre parti ou préserver sa santé mentale ?

Au « début » (relatif) du conflit, j’ai essayé de me renseigner sur ce qui se passait, pour essayer de comprendre…

Ce n’est pas forcément évident face à la propagande. Qu’est-ce que je mets dans ma tête ? À qui appartient la réflexion que je formule dans mon esprit ?

Autre problème aussi : comment « survivre » quand on sait qu’une population entière est en train de se faire massacrer ? Oui, je suis bien au chaud chez moi… Mais c’est effrayant. Personnellement, j’ai dû « faire un pas de côté », et m’éloigner des sources d’information… Mais même ça, c’est « supporter le génocide ».

Comment on fait quand il faut s’inquiéter pour : l’argent, la santé, la famille, le covid, le climat, le travail, la politique, la guerre en Ukraine, sa situation personnelle, et encore une tonne de choses ? Encore plus quand il faut rajouter par-dessus le handicap, la douleur chronique… Nous n’avons pas tous la possibilité de nous rajouter une source d’inquiétude supplémentaire. Oui ce n’est pas bien, il y a des gens qui meurent. Mais tant qu’on reste dans un système capitalisme, où la guerre est lucrative, alors on aura toujours le même problème. Remettons toutes les pendules à zéro avant de taper sur les handicapés ou les gens qui n’ont plus rien à manger dans leurs placards !

Tous ces messages sur Twitter ont eu des conséquences sur ma santé mentale : colère, anxiété, culpabilité, perte de sens, fatigue mentale… Le point de non-retour pour moi a été la vague de harcèlement que la deuxième personne se prend. Ayant un passif de harcèlement scolaire, j’ai réalisé que la tendance initiale tournait en fait au harcèlement.

Du coup j’ai bloqué tout le monde et (bordel) ça fait du bien.

Comment se protéger ?

Je pense qu’un des premiers points est de connaitre ce qui peut nous faire « vriller ». Dans le jargon des hypnos (si vous voulez faire des recherches), on appelle ça un trigger, ou encore un ancrage. Il s’agit d’un stimulus extérieur qui va déclencher quelque chose à l’intérieur de vous. Ça peut être sympa, comme un fou-rire, ou moins dans le cas des vidéos qui tournent montrant la guerre…

(En même temps je dis ça mais j’ai attendu le harcèlement de la deuxième personne avant de bloquer tout le monde…)(Je vais m’envoyer mon article à moi-même…)

Puis faire le tri. Qu’est-ce qui vous met en colère, rend mal à l’aise, à des conséquences néfastes sur vous ? Oui mais dans ce cas on ne fait plus de militantisme… Et on ne s’informe plus… Mais à partir de quand on dit stop ? (Avant que ce soit trop néfaste tant qu’à faire).

L’avantage de Twitter est qu’il est possible de bloquer les gens, certains mots, le déclenchement automatique des vidéos… Et vous pouvez très bien bloquer du contenu selon les critères que vous désirez. C’est un des points reprochés à la deuxième personne… Qu’il bloque des gens qui ont pourtant posté des « paroles inoffensives ». Sont-elles vraiment si inoffensives dans la vague de harcèlement qu’il se prend ? En tout cas, il place une limite quelque part, et il dit clairement qu’il pose une limite. Ce n’est peut-être pas logique pour un observateur extérieur, mais ça fait sens pour cette personne. (C’est à ce moment-là que je me suis dit : « Tiens je vais bloquer des gens en masse).

Dans la vie réelle, ce n’est pas forcément évident de bloquer des gens non plus… Avec les fêtes de fin d’année qui approchent, comment survivre sans prendre parti ?

Survivre à Noël et au Jour de l’an

Vous allez potentiellement croiser du monde pendant les fêtes. Il va surement y avoir de l’alcool… Les gens vont parler. Il va y avoir des débats. Et avec tout ce qu’on a vécu ces dernières années, il y a de la matière à s’arracher les cheveux entre deux plats…

Comment survivre à ça ?

Ne pas avoir d’avis ne semble plus suffisant maintenant, puisque vous allez avoir automatiquement une étiquette collée sur le front.

Dans le cas cité dans cet article, plus qu’un avis, il fallait avoir l’avis attendu. Sinon, vous êtes perdant.

Une solution viable semble être de poser des limites, comme l’a fait la deuxième personne…

Le « combat d’opinion » vaut-il le coup ? Oui un combat peut se gagner… Mais à quel prix ?

Peut-être aussi qu’il ne faut pas demander d’avis aux gens sur les sujets « compliqués » non plus. Personnellement, j’ai quatre personnes à qui je demande des avis, parce que je sais comment ces personnes fonctionnent et qu’elles me connaissent… La communication est plus facile. Je sais aussi que j’aurais un avis argumenté que je vais pouvoir utiliser pour ma réflexion… Et quoi qu’il arrive, la discussion n’aura pas de conséquences néfastes.

C’est tout pour l’instant… Si je trouve d’autres astuces de survie, je vous le dirai… Partagez si vous en avez !


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